22/11/2013

JUNIOR CONSULTING S'EXPATRIE EN PROVINCE POUR ÉCHAPPER AUX IMPÔTS

C’est dans un récent communiqué de presse que la célèbre association de Sciences Po a lâché la bombe : Junior Consulting, écrasé par les charges fiscales, aurait pris la décision de quitter sa terre natale au profit de territoires financièrement plus avantageux : C’est en Province que les jeunes cadres dynamiques de Sciences Po planteront ainsi leur drapeau. Reportage.


Un choix qui laisse songeur

A l’instar de Bernard Arnault, Gérard Depardieu  ou Martial Robin, Junior Consulting a décidé d’emprunter la voie l’exil fiscal. L’expatriation de l’association peut en effet rappeler l’histoire de ces entreprises et personnalités qui fuient le territoire. A un détail près : ce n’est pas en Belgique, en Russie ou en Suisse,  mais bien en Province que Junior Consulting va s’installer. Un choix pour le moins original et audacieux, motivé par l’absence quasi-totale de réglementation financière dans ces territoires du bout du monde, où l’homme n’a pas encore pris le pas sur la nature. Mais Gérard, directeur des ressources humaines de l’association, n’a pas peur. « Oui, beaucoup de rumeurs circulent sur la Province. D’aucuns parlent d’une région instable et dangereuse. Mais je m’en bats vraiment les couilles, je suis là pour gagner des pépètes. »

Des réactions virulentes

Du côté des élèves, la tension se fait sentir. Junior Consulting, présent depuis 1978 au 27 rue Saint-Guillaume, cristallise ainsi les tensions qui règnent actuellement dans l’établissement, où l’association est perçue comme lâche. Les plus vieux, en master, ne cachent pas leur désarroi face à une telle décision, tandis que la jeunesse n’hésite pas à descendre en Péniche pour faire entendre sa voix. Un soulèvement populaire qui n’est pas sans agacer le pape des appariteurs, responsable des forces de l’ordre : « Ouais ce n’est pas facile en ce moment. Les nouvelles pizzas de la cafétéria, la vente des places de la Cash and Trash, et maintenant ça : C’est un peu la goutte de bière qui fait déborder la pinte, si j’puis dire. » Le gouvernement n’a pas souhaité réagir. A une exception près : Monsieur Palomo, ministre en charge des événements, a accepté de répondre à nos questions. « C’est Palomoment de partir en Province » nous a-t-il confié, la mine grave. 


Anne Honime

02/07/2013

RECALÉ A SCIENCES PO, IL N’EST PAS TRÈS CONTENT.

Dans la paisible ville de Savigny-le-Temple, en banlieue parisienne, c’est un drame qui se déroule le 1er juillet. Christian a beau chercher, son nom ne figure pas sur le fichier "pdf" des admis. La déception cède vite à la colère ; retour sur le parcours d’un candidat déchu.


« C’est vraiment dégueulasse ! » Christian a le verbe dur, à la mesure de sa colère ; « J’avais pourtant cartonné au concours et mon dossier était parfait ! » En effet, bercé de louanges dès son plus jeune âge, (rappelons qu’il avait obtenu le brevet mention très bien !) Christian imaginait Sciences  Po comme la suite naturelle d’une scolarité brillante.

Seulement, le mystérieux jury de l’oral semble en avoir décidé autrement et Christian a un avis bien tranché sur les raisons de son échec : « Ils ont encore privilégié un "profil atypique" , je suis sans doute trop scolaire et trop brillant… » Il va même plus loin et n’hésite pas à qualifier les méthodes de sélections de « floues voire même fumeuses » ! Selon lui, l’originalité du dossier est ainsi privilégiée sur l’intelligence : « Il suffit de faire de la danse papoue ou de construire une école en Afrique pour être accepté. Belle méthode de sélection des élites ! » s’emporte-t-il avec un grain d’amertume dans la voix.

Malgré les refus de l’administration face à ses nombreux recours et demandes d’appel, Christian n’en démord pas. Il compte sur le soutien de l’UNEF et de Favid Dolon qui a dès à présent signé une tribune dans le Monde dénonçant ce « scandaleux manque de transparence » dans la méthode de sélection des candidats ainsi que le refus arbitraire de sa candidature à ce même oral.  Aucune réaction de la direction n’est observée, mais une source anonyme aurait entendu Jean-Claude Maison-Nouvelle déclarer « Il pue le seum, qu’il aille se faire foutre. »

Aujourd'hui, Christian dit ne pas avoir de regrets : « Sciences Po n'est qu'une école de bolchéviques bien-pensants ! Et de toutes façons,  je m'en fous je vais en IEP de province, ils sont bien plus sympas. »


Albert Marchais.



20/05/2013

SCIENCES PO ENVIRONNEMENT ANNONCE LA CRÉATION D’UN ÉLEVAGE DE SANGLIERS DANS LE JARDIN DU 27

L’annonce fait les choux gras de la presse science-piste. La célèbre association écologiste de Sciences Po a rendu publique ce lundi son intention de mettre en place un  élevage de sangliers dans le jardin du 27 rue Saint-Guillaume. Reportage.


Une stratégie renouvelée

C’est une nouvelle fois le sourire aux lèvres que Christian, responsable communication de SciencesPo Environnement, est allé annoncer la nouvelle en Péniche. Le jeune éco-responsable, toujours vêtu de vêtements éco-respectueux, s’est ainsi chargé de transmettre la nouvelle aux médias présents sur place. L’annonce d’un tel projet, présenté comme « éco-révolutionnaire », semble ainsi rentrer dans le cadre du renouvellement communicationnel de l’association, qui, rappelons-le, avait revendiqué il y a peu la plantation d’un arbre dans la salle 304. Actions coup-de-poing, phrases choc et martèlement médiatique : telle semble être la nouvelle stratégie de Sciences Po Environnement.

L’abeille et le sanglier

« Les abeilles, c’est fini. Place aux sangliers » s’est écrié Christian, qui peinait à cacher son excitation. Le projet, préparé depuis de longs mois, vise à donner à l’association une meilleure visibilité médiatique. « Les abeilles c’est bien, mais tout le monde s’en fout, sauf les idiots qui achètent le miel. Avec un élevage de sangliers, on ne passera pas inaperçu ! » Sourit-il. Et lorsque les journalistes le questionnent sur la portée écologique d’un tel acte, l’intéressé ne se laisse pas abattre. « Le jardin du 27 rue Saint-Guillaume offre des perspectives intéressantes quant à la composition de son sol. Il y a en effet de l’herbe. C’est l’idéal pour les sangliers, qui, souvent, ne peuvent pas se reproduire et s’épanouir à Paris. »

« Qui vivra verra »

Du côté des élèves, les réactions sont partagées. Mais, bien souvent, c’est la déception qui prime. Damien, élève en deuxième année, nous confie sa tristesse. « J’avais l’habitude d’acheter le miel des abeilles de Sciences Po Environnement. Désormais, ce ne sera plus pareil. C’est avant tout une grosse déception. ». Des propos bien caustiques qui rejoignent ceux d’Archibald, très attaché au jardin. « Mes inquiétudes concernent surtout l’état du jardin. Je ne suis pas sûr que la pelouse survive au passage de ces animaux. Mais bon, qui vivra verra. »


Anne Honime

17/05/2013

IL PREND DEUX ANS FERMES POUR AVOIR OUBLIÉ D’ÉCRIRE «TRÈS CORDIALEMENT» DANS UN MAIL



C’est un drame d’une rare intensité qui a secoué hier la petite commune de banlieue Saint Rémy lès Chevreuse. A la sortie du tribunal pénal de Paris, Éric C., 23 ans, étudiant en Master Communication de Sciences Po, était encore sonné par le verdict à son encontre : deux ans fermes de prison à Fleury Mérogis à compter de lundi prochain. Sa faute ? Impardonnable. Un mail envers un enseignant demandant des notes d’exposé envoyé le vendredi 3 mai 2013 à 22h34 n’aurait pas contenu la formule de politesse « Très cordialement » à la fin.


Une vie brusquement bouleversée 

C’est un homme prostré qui a répondu à nos appels répétés hier, avant son incarcération. Hébété, répondant à nos questions par monosyllabes, il dit ne plus s’alimenter et avoir perdu le contact avec la plupart de ses proches, qui s’estiment trahi par un tel comportement. « Désormais, plus rien ne sera jamais pareil, déclare-t-il, la voix chevrotante, avant j’étais Éric, maintenant je suis le criminel ». Sa faute, il la reconnaît, aisément, lorsqu’il déclare notamment « avoir dérapé, avoir fait une connerie monumentale », en fermant les yeux d’un air coupable. « Mais on devrait tous avoir une deuxième chance, enfin ! », s’indigne-t-il.

Un entourage pétrifié

Autour de lui, c’est la stupéfaction. Ses amis ne le reconnaissaient plus après les actes. Lucile D, 19 ans, et amie de longue date d’Éric nous confie : « Je ne comprends pas. Il m’a appelé le lendemain de cet acte inhumain, il était mal. Je n’ai pas su que lui répondre, tant j’étais estomaquée par ce que mon ami m’a dit ce soir là. » Comment un tel acte a pu naître d’un homme qui, selon ses proches, ne semblait souffrir d’aucune pathologie particulière ?

Un passage à vide à l’origine de l’affaire

Les trois médias de Sciences Po s’étant vite penchés sur l’affaire pour en faire un reportage exclusif en trois parties, la vérité éclate peu à peu au grand jour : Éric traversait une mauvaise passe au moment des faits, probablement due à un calendrier d’examens chargé, et un niveau de révisions jugé trop insuffisant par l’intéressé lui-même. Lucien, un de ses camarades, nous livre « avoir été étonné lorsqu’Éric a fait un exposé sans slide « Des questions ? » pour le conclure », un geste qu’il faisait traditionnellement une fois les applaudissements reçus.

L’administration, de son côté, reste sur ses gardes. L’un de ses cadres, préférant garder l’anonymat, parle sans tabous : « nous avons été fermes en poursuivant immédiatement le coupable en justice. Nous voulons faire savoir à tout étudiant que ce qu’a fait cet homme, c’est grave et que nous ne laisserons pas un tel crime se reproduire. » Une administration sur la défensive, donc, mais prête à réagir à la moindre incartade. Tenons-le nous pour dit.


Eddy Thorial.

12/05/2013

INCOGNITO A VILE-PINTE: NICOLAS SAROZY "ENCORE BAISÉ PAR L'ÉPREUVE D'ANGLAIS".


     Malgré l'habile subterfuge de l'ancien Président, se présentant au concours d'entrée de l'IEP parisien sous le sobriquet cocasse de Colanis Sarkozo, sa présence à Vile-Pinte n'a pas échappée aux envoyés spéciaux du radeau. Une présence en définitive vaine, puisque Nicolas Sarkozy (n'ayons pas peur des mots) s'est vu recalé à cause d'une note éliminatoire dans la langue de Shakespeare. Rappelons pour le plaisir que le jeune Sarkozy était déjà sorti non diplômé de la cette école pour la même raison.


Percé à jour.
     C'est conseillé par erreur par Henri Guaino que l'ancien hyper-président se voulut devenir super-étudiant. Consterné qu'un type comme François Hollande, au curriculum vitae pourtant brillant, puisse être encore moins populaire que lui, « le petit Nicolas » comme l'appelait sa maman, a décidé de repasser les épreuves de Sciences-Po en vue de 2017, pensant que cela pourrait l'aider à devenir « toujours plus casse-couilles » nous livre Malin Minc.
Incognito, affublé en jeune comme un autre (ray-ban aviator, polo au col relevé, pantalon beige, mocassins et cigare Havana) l'ancien président s'est présenté au concours, « confiant » selon ses proches, après que son dossier a été gratifié de la note A. Ses stages ouvriers en tant que vendeur de glaces sur les plages de St-Tropez auraient participé à mettre en valeur son profil.
Mais l'interview d'un candidat que nous appellerons Christian, à la sortie de l'épreuve d'anglais n'a pas tardé à mettre la puce à l'oreille de nos grands reporters: « Yolo y'avait un keum chelou devant moi. »( Christian non plus n'a pas été reçu) « Genre y stressait sa mère, il arrêtait pas de faire un putain de truc avec son épaule. Genre le mec se croit à la gym. Bollosse quoi ». C'est grâce à ce portrait robot fidèle, et malgré un départ en skate-board bien mis en scène par Frank l'Ouvrier, que l'identité du président-candidat fut dévoilée.

Maudite Albion
Englaisé dans la conjugaison du futur à propos duquel on le sait incertain, Nicolas Sarkozy n'est pas parvenu à dépasser la fatidique note de 7/20. « It was bullshit » a sobrement témoigné l'enseignant-correcteur que nous sommes parvenu à contacter.

Barack Obama se serait bien payé sa tête.

George Psalmanazar.

11/05/2013

INQUIET POUR L’ESPACE RESTANT DE SON ENTG, IL SOMBRE EN DÉPRESSION :


Villejuif, vendredi 3 mai dernier. C’est un homme tourmenté, Jean-Philippe F. qui nous répond au téléphone. Son fils, Ernest, élève en première année à Sciences Po ne s’alimente plus depuis déjà plusieurs jours. En cause, sa préoccupation à propos de l’espace de mémoire restant sur sa boîte mail universitaire. « Il n’en dort plus, m’appelle parfois en pleine nuit pour me demander de vérifier s’il peut encore recevoir ses mails, mon fils est terrifié à l’idée d’avoir sa boîte saturée.

Le service psychologique de Sciences Po commence à connaître Ernest. « Il vient fréquemment nous voir pour nous demander si les mails d’Elsa Gonzales sur l’e-learning  peuvent dépasser le méga octet. Nous lui répondons hélas que cela peut arriver » confie David Flanchet, psychothérapeute depuis déjà deux décennies Rue Saint Guillaume. « C’est un phénomène psychologique récurrent qui arrive souvent chez les individus ayant grandi dans des familles monoparentales », confie-t-il, « le syndrome de Koch, comme on l’appelle, plonge dans une préoccupation internet compulsive le sujet en proie à un danger imminent.

En réaction à la détresse de ce jeune homme, que nous n’avons pu joindre car reclus du monde extérieur du fait de son inquiétude, sa triplette, la triplette Henri Guaino se mobilise pour lui. Une association « une boîte pour Ernest » s’est créée il y a de cela deux mois, et vise à récolter des fonds pour upgrader l’ENTG de l’intéressé. Nicolas D. président de l’association déclare : « Notre objectif, offrir d’ici trois mois un abonnement Platine à Ernest. Cela va requérir une collecte de 160€ pour pouvoir étendre sa capacité de stockage à 750Mo contre uniquement 100 actuellement. » Parmi leurs projets, une soirée des talents en Boutmy fin Mai et un marathon pour l’espoir  entre Vitry sur Seine et La Défense dont les recettes seront reversées à l’association.

Le père d’Ernest reste confiant dans la possibilité de sortir son fils de cette impasse psychologique. « On va s’en sortir, je suis sûr », nous confie-t-il, un sourire contrit aux lèvres au moment de se séparer.


Eddy Thorial.

08/05/2013

UN ÉLÈVE CONFESSE : « J’AI LU UN TRACT DE L’UNEF ET ÇA M’A CONVAINCU »


C’est un sport bien connu des sciences-pistes que celui d’éviter les tracts lors de la traversée de la péniche. Hélas, sous la pression des diverses mains tendues vers soi, il arrive que le tract soit impossible à refuser. Si dans ce cas le choix majoritaire est de jeter le tract une fois la péniche traversée, certains n’ont pas cette chance… Témoignage de Christian* :



« D’habitude je passe par le 56 rue des Saints Pères pour entrer dans le bâtiment principal, j’avais entendu parler de tous ces tracts en péniche mais je croyais que mes amis exagéraient, je me trompais… » Alors que Christian tente de rejoindre la bibliothèque le lundi matin, il est violemment pris à parti par un syndicaliste lui enjoignant de prendre un tract. « Il m’a pris par surprise, je n’avais pas d’autre choix que d’accepter. Et puis bon, je l’avais entre les mains, je me suis dit : pourquoi pas le lire ? »

Dès la première ligne, c’est une révélation ! « Tous des pourris ! » s’exclame Christian, la voix tremblotante de colère.  « Ce simple bout de papier m’a ouvert les yeux ; on vit dans un pays dictatorial, les problèmes des étudiants ne sont pas écoutés par le gouvernement qui se moque de nos conditions de vie ! » 

Christian a désormais troqué sa cravate et son carré Hermès contre un sarouel et distribue à son tour des tracts en péniche, « C’est une question de responsabilité étudiante, si tout le monde tractait pour l’UNEF, la planète ne connaitrait pas tous ces problèmes tels que la guerre, la famine ou encore le conflit israélo-palestinien. »  déclare-t-il, la voix tremblante d'émotion. 

Si Christian semble avoir trouvé sa voie, nombre de ses proches se disent inquiets de ce subit engagement : ses parents nous ont confié leur peur : « Il semble déterminé à vouer sa vie à sa passion mais est-ce un secteur porteur ? Il ne va quand même pas tracter toute sa vie !  » Jean-Luc ami proche de Christian depuis l'enfance ne peut cacher une larme lorsque nous l’interrogeons sur la passion de ce dernier et va même jusqu'à l'assimiler à une drogue « Je ne le reconnais plus, il ne rit plus et ne parle que des action de l'UNEF, et pire, il s'énerve violemment dès que l'on contredit ses idées... »

Nous avons tenté de recontacter Christian mais ce dernier a refusé de nous parler sous prétexte « qu'il n'avait pas le temps et qu'il lui restait 3876 tracts à distribuer en 34 minutes. »


Albert Marchais.


* S'appelant Charles-Edouard, il nous a demandé de modifier son prénom qu'il trouvait trop bourgeois.