08/05/2013

UN ÉLÈVE CONFESSE : « J’AI LU UN TRACT DE L’UNEF ET ÇA M’A CONVAINCU »


C’est un sport bien connu des sciences-pistes que celui d’éviter les tracts lors de la traversée de la péniche. Hélas, sous la pression des diverses mains tendues vers soi, il arrive que le tract soit impossible à refuser. Si dans ce cas le choix majoritaire est de jeter le tract une fois la péniche traversée, certains n’ont pas cette chance… Témoignage de Christian* :



« D’habitude je passe par le 56 rue des Saints Pères pour entrer dans le bâtiment principal, j’avais entendu parler de tous ces tracts en péniche mais je croyais que mes amis exagéraient, je me trompais… » Alors que Christian tente de rejoindre la bibliothèque le lundi matin, il est violemment pris à parti par un syndicaliste lui enjoignant de prendre un tract. « Il m’a pris par surprise, je n’avais pas d’autre choix que d’accepter. Et puis bon, je l’avais entre les mains, je me suis dit : pourquoi pas le lire ? »

Dès la première ligne, c’est une révélation ! « Tous des pourris ! » s’exclame Christian, la voix tremblotante de colère.  « Ce simple bout de papier m’a ouvert les yeux ; on vit dans un pays dictatorial, les problèmes des étudiants ne sont pas écoutés par le gouvernement qui se moque de nos conditions de vie ! » 

Christian a désormais troqué sa cravate et son carré Hermès contre un sarouel et distribue à son tour des tracts en péniche, « C’est une question de responsabilité étudiante, si tout le monde tractait pour l’UNEF, la planète ne connaitrait pas tous ces problèmes tels que la guerre, la famine ou encore le conflit israélo-palestinien. »  déclare-t-il, la voix tremblante d'émotion. 

Si Christian semble avoir trouvé sa voie, nombre de ses proches se disent inquiets de ce subit engagement : ses parents nous ont confié leur peur : « Il semble déterminé à vouer sa vie à sa passion mais est-ce un secteur porteur ? Il ne va quand même pas tracter toute sa vie !  » Jean-Luc ami proche de Christian depuis l'enfance ne peut cacher une larme lorsque nous l’interrogeons sur la passion de ce dernier et va même jusqu'à l'assimiler à une drogue « Je ne le reconnais plus, il ne rit plus et ne parle que des action de l'UNEF, et pire, il s'énerve violemment dès que l'on contredit ses idées... »

Nous avons tenté de recontacter Christian mais ce dernier a refusé de nous parler sous prétexte « qu'il n'avait pas le temps et qu'il lui restait 3876 tracts à distribuer en 34 minutes. »


Albert Marchais.


* S'appelant Charles-Edouard, il nous a demandé de modifier son prénom qu'il trouvait trop bourgeois.

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